Ca fait beaucoup trop longtemps que je n’ai rien écrit ici. Beaucoup trop longtemps que j’ai délaissé ce blog pourtant cher à mon coeur. Et pourtant. Happée par le temps, les occupations, la vie quoi…
Il faut dire que ces derniers temps, la vie ne nous ménage pas vraiment. Je ne vous déballe pas tous les détails car ce serait une succession d’évènements plus larmoyants les uns que les autres. Et puis, quand on s’attarde sur le passé, on n’avance pas. Et même si parfois, il m’arrive de baisser les bras, ma vision sur la vie est celle d’avancer, pas de reculer. Même si pour le moment, je n’y arrive pas du tout.
Si j’ai décidé de reprendre la plume aujourd’hui, c’est pour vous parler de mon licenciement. Mon deuxième licenciement.
Celui-ci a eu lui il y a maintenant un peu moins de 3 semaines.
C’était un lundi. J’étais partie travailler comme tous les lundi. Non sans difficultés il est vrai. Il commence à faire froid et surtout très sombre. Les lundi sont un peu une torture. Il faut se remettre dans le bain très rapidement alors qu’on vient tout juste de se remettre de la semaine précédente. Mais c’est le lot de tout un chacun qui a un job plus ou moins ordinaire.
Ce matin la était toutefois un peu bizarre. En enfilant mon badge j’avais l’impression d’être en laisse. Sensation qui ne m’était pas très agréable. Et puis je repensais à une collègue de mon précédent job qui avait été licenciée du jour au lendemain sans aucun ménagement à cause d’un nouvel arrivant, qui n’aimait pas sa nature calme et réfléchie. Mais la journée démarre avec quelques réunions. Je déjeune avec ma collègue/amie et je me prépare pour ma réunion avec mon manager. Pour une fois, il est à l’heure. Je le rejoins et en entrant dans la pièce, je me retrouve nez à nez avec un gars des ressources humaines et mon manager. Sur la table, quelques piles de documents et des gobelets d’eau. N’étant pas totalement débile, j’ai vite compris que cette conversation n’allait pas être la plus agréable de mon existence.
Je ne souhaite pas détailler ici le déroulement de cet entretien, ni m’étaler sur les motifs de mon licenciement. Ayant enfin saisi à quel point la bienveillance de mon ancien employeur se résume à quelques slogans percutants reflétant une image mirifique auprès du grand public mais ne correspondant en rien à la réalité quotidienne de l’entreprise, je ne vais pas m’étaler sur le sujet.
Et me voila donc en préavis.
Les premiers jours ont été très difficiles. Je n’avais pas envie de bouger. Pas la force pas l’énergie. J’étais frappée par cette éjection brutale et totalement inhumaine. Je ne cesse de repenser aux valeurs prônées par mon employeur et je suis en colère. Avec le recul, sincèrement, je me marre, car c’est du grand n’importe quoi. Les valeurs n’existent vraiment que lorsqu’elles sont appliquées. Sur le papier, elles ne valent absolument rien.
Je repense surtout aux nombreux appels et messages reçus de collègues médusés et de partenaires, ayant appris mon renvoi soudain et ne comprenant pas du tout ce qu’il s’était passé. Evidemment l’humain est hypocrite. Ces partenaires commerciaux, n’auraient pas décemment pu me dire autre chose. Mais c’est la spontanéité des appels et questionnements qui m’ont rassuré sur moi-même. Non, ce n’était pas de ma faute.
Et c’est bien la où le bas blesse. Je porte en moi une conviction de culpabilité. Qu’ai-je bien pu faire pour que cela m’arrive ? Oui, j’ai certainement des tords. Le premier étant d’être restée dans ce rôle et cette fonction trop longtemps. Le deuxième étant d’avoir toléré cette ambiance artificielle et parfois le mépris total de respect de la part de certains mégalomanes nourri à la testostérone pure.
Je suis consciente de mes failles. Oui, je suis exigeante et oui, je suis têtue. Je ne suis pas fan de consensus. Un consensus est très souvent un rassemblement d’idées qui ne visent plus à résoudre le défi commun initial, mais résulte en un mélange de mesures qui ne sont pas forcément compatibles les unes avec les autres ou chacun apporte sa petite pierre à l’édifice et où l’on s’auto-congratule d’avoir réussi à mettre en place quelque chose en équipe. Le tout bien évidemment au mépris de l’avis d’experts, les vrais, dénué de faits mesurés et avérés et défendu par des amateurs plus ou moins doués verbalement.
Ma volonté a toujours été celle de mener à bien ma mission tout en soutenant mon équipe dans son évolution. Avec peut-être des actions maladroites, mais toujours de la bonne volonté et de l’implication.
Aujourd’hui, même si je ne suis absolument pas remise de tout cela, je vois quelques points de lumière. Mes nuits restent difficiles. Les cauchemars au petit matin sont pénibles à gérer. Et mon manque d’énergie et d’envie professionnelle sont effrayants. Néanmoins, je commence à ressentir une forme de soulagement et à me dire que c’est un mal pour un bien. Que c’était ce coup de pouce dont j’avais besoin afin de redémarrer du bon pied ailleurs et/ou d’une autre façon.
Maintenant démarre une phase d’introspection. Qu’est-ce que j’ai vraiment envie de faire ? Et la, c’est un peu le brouillard. Salariée ? Peur du cadenassage, peur d’environnements régis exclusivement par la politique et le copinage. D’autre part, un contrat de salarié, c’est plus ou moins l’assurance d’un travail fixe avec des conditions qui ne bougent pas trop et des avantages. Indépendante ? Oui, mais, aucune sécurité. Et dans l’état actuel de la sécurité sociale de notre beau pays, mieux vaut prendre ses devants afin de s’assurer un revenu pour les vieux jours. Question santé, c’est aussi une orientation risquée. Personne n’est à l’abris d’un pépin de santé.
La seule chose dont je suis certaine c’est que je ne veux plus jamais me retrouver dans un environnement toxique comme celui dans lequel je baignais. Des avantages rutilants qui cachent une politique humaine puante, non merci. J’ai donné. Une sois-disante attention à l’humain alors que c’est le copinage qui prime sur tout le reste, je n’en veux plus.
A moi donc de découvrir ce que j’ai envie de faire et dans quel environnement, ma future mission et/ou employeur.
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